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Le Millésime 1995 à BORDEAUX
L’année 1995 sera l’année du Merlot ! Les vins de la rive droite auront la part belle dans les premières années.
D’un point de vue climatique, l’année fut plutôt « simple » à gérer. L’hiver doux avec un peu de pluie va naturellement lancer un débourrement précoce et homogène. La floraison va débuter première semaine de mai et ne va subir que quelques gouttes d’eau qui ne vont pas mettre en péril le bon développement de la vigne. Les mois de juin à août vont être très chauds et secs, les conditions laissaient même présager une sécheresse hydrique qui aurait stoppé le développement et la maturité du raisin. Ouf, rien de tout cela arriva, et le cycle précoce de la vigne va permettre aux vignerons de pouvoir lancer les vendanges bien assez tôt. Bien leur fasse, quelques précipitations vont montrer le bout de leur nez et les vignerons qui n’auront pas récolté suffisamment tôt vont se précipiter pour récolter. Les vendanges seront légèrement moins bonnes, mais un bon tri des raisins sur la table de tri va corriger tout cela. Les vins du millésime 1995 sont de très grande qualité, surtout sur la rive droite avec des merlot récoltés plus tôt, étant un cépage précoce. Sur la rive droite, les vins avec davantage de cabernet sauvignon vont mettre plus de temps à s’ouvrir, mais sont de nos jours de bons partenaires de tablée. Les vins sont longtemps restés fermés, avec une acidité et une matière tannique trop présente. Le tout s’est bien arrondi, assoupli, pour laisser place au fruit et à la texture du millésime.
Les vins blancs seront de très bonne qualité sur ce millésime 1995. Les Sauvignon vont profiter de ce bon millésime pour produire des vins puissants et minéraux. Ils doivent de nos jours être appréciés. Même son de cloche pour les vins liquoreux, qui vont eux profiter d’une arrière-saison de très bonne qualité pour produire des vins sucrés, profonds avec une capacité de garde importante. Les meilleurs d’entre eux peuvent être encore conservés.
Nous avons encore de très belles bouteilles sur le millésime 1995.
Petrus 1995, noté 95/100 par Parker ouvre le bal des très belles bouteilles. Avec tout autant de finesse, nous avons encore des bouteilles de Château Cheval Blanc 1995. Et pour les amoureux de puissance, Château Lafite Rothschild 1995 va vous combler avec sa longueur en bouche conduite par les épices et les notes de terroir. Nous avons aussi des beaux Pomerol plus abordables, comme Château de Sale 1995 ou encore Château Taillefer 1995 qui permettent de bien comprendre le millésime.
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Le Millésime 1995 en BOURGOGNE
Les vins de Bourgogne sont eux aussi de très grande qualité sur ce millésime 1995.
Nous n’allons pas refaire le cycle végétatif complet (ouf !) de la région, mais il faut savoir que les raisins vont profiter tout comme à Bordeaux d’un beau soleil, chaud et sec sans trop de pluie, ce qui sera parfait pour le bon développement des raisins. En règle générale, tous les vins sont très bons sur la région, mais il est vrai qu’en vin rouge, les vins de la Côte de Nuits s’en sortent un peu mieux avec une plus grande profondeur, une acidité plus marquée, qui leur offrent un potentiel de garde plus intéressant. Pour les vins rouges de Beaune, le maître mot est « finesse ». Ces derniers sont délicats, souples avec un joli fruit. Les Grands crus sont quant à eux très complexes et commencent tout juste à se boire comme il faut. Les vins blancs aussi sont concentrés et vont s’ouvrir avec le temps.
Vous pouvez donc y aller les yeux fermés sur ce millésime 1995.
Malheureusement, nous n’avons plus de bouteilles de ce beau millésime.
- Le Millésime 1995 en VALLÉE DU RHÔNE
Le millésime 1995 est plus contrasté pour les vins de la Vallée du Rhône. Les conditions climatiques étaient parfaites pour le bon développement du raisin et les vignerons voyaient déjà une année d’anthologie à la fin du mois d’août. Effectivement, l’été venait d’être chaud, voire torride, sans pluie mais ne manquant pas d’eau du fait des nappes phréatiques bien remplies. Les appellations les plus précoces vont voir leurs raisins atteindre leur maturité très rapidement et vont commencer leurs vendanges dès les premières semaines de septembre. Malheureusement pour les autres, de fortes pluies vont faire leur apparition à partir du 10 septembre et vont mettre à mal les grappes de raisin. Fort heureusement, les lendemains plutôt froids et venteux ne vont pas laisser de chance à la pourriture de se développer sur les vignes. C’est là que se joue la carte du vigneron. Disons que les plus craintifs vont vendanger rapidement voyant les pluies arriver et récolter des raisins avec un manque de maturité. Pour les plus courageux, ceux qui vont décider d’attendre, l’arrière-saison va les aider à avoir des raisins bien mûrs, mais tout de même gorgés un peu en eau. Sur l’autre rive, sur Hermitage, les vins sont sûrement les mieux réussis du vignoble sur le millésime 1995. Leur exposition et situation géographique vont leur faire profiter pleinement du soleil et éviter les dégâts de l’eau. La quasi-totalité des vignerons vont commencer leurs vendanges avant les pluies de septembre, assurant la récolte de raisins très sains. Sur la Vallée du Rhône nord, les vins sont bons, complexes, mais il faut bien choisir ses vignerons. Pour les vins plus au sud, comme sur Châteauneuf-du-Pape, le millésime est au contraire exceptionnel ! Enfin encore une fois pour les vignerons qui attendront un peu. Car eux aussi vont avoir de la pluie début septembre mais vont profiter d’une arrière-saison particulièrement bonne. Les raisins seront concentrés, à maturité et vont présenter une belle acidité donnant un potentiel de garde intéressant.
Nous avons deux magnifiques références sur ce millésime 1995. Un Hermitage 1995 de Jean-Louis Chave, noté 95/100 par Parker, puis un fabuleux Ermitage, Le Pavillon de M. Chapoutier, qui va recevoir la note ultime de 100/100 par Parker.
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Le Millésime 1995 dans le RESTE DE LA FRANCE
L’année 1995 est une année difficile à cerner. Certaines régions ne vont pas produire de grands vins, mais vont avoir quelques appellations qui sortent du lot et inversement. Des régions réputées comme parfaites vont voir certains de leurs vins atteindre une qualité moyenne.
En Champagne, l’exemple est flagrant. Alors que les vendanges vont se dérouler sous un ciel nuageux, les Pinot Noir seront de qualité moyenne, voire décevante. Par contre, les Chardonnay ont produit des belles cuvées avec des notes florales, de fruits confits parfois, voire de fruits confiturés.
En Loire, le millésime est magnifique ! Que ce soit les blancs, les rouges ainsi que les rosés, tout est top. Les vins sont équilibrés, structurés et concentrés. Des très beaux potentiels se dégagent. À l’époque, on compare même certaines bulles à celles de Champagne tellement les jus étaient réussis.
En Alsace, les riesling sortent la tête haute sur le millésime 1995. Dotés d’une belle acidité et d’une bonne matière, les blancs seront de longue garde. Sur ce millésime, les Gewurztraminer vont moins bien s’en sortir sur les cuvées en sec. En revanche, le botrytis s’étant très bien développé dans le vignoble, les vins sucrés seront complexes et riches.
